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Sortie du livre « Agriculture urbaine, vers une réconciliation ville-nature »

Enjeu environnemental, social et économique, l’agriculture urbaine redessine la ville en proposant un nouvel imaginaire. Lentement, nous assistons à une réconciliation entre le citadin et la nature par le biais d’une cité qui (re)devient comestible.
Comprendre ce récit urbain du XXIe siècle, telle est l’ambition de cet ouvrage* en librairie depuis aujourd’hui et qui présente un panorama de la diversité des acteurs, des formes et des pratiques de ce mouvement en Île-de-France, en France et à l’étranger.

Les relations entre nature et agriculture urbaine sont ici explorées à travers de nombreux témoignages et expériences d’associations, de collectivités, d’entreprises et de chercheurs, qui aident à comprendre comment, en créant des habitats pour les espèces, en participant au renforcement des trames vertes ou en contribuant à restaurer les sols urbains dégradés, cultiver en ville est aujourd’hui une véritable chance pour reconquérir la biodiversité dans nos rues et nos quartiers.

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Avec l’agriculture urbaine, nous nous donnons peut-être enfin la possibilité de tourner le dos à un siècle de minéralisation et de vision quasi hygiéniste qui a conduit à la destruction du moindre brin d’herbe dans nos cités.

Antoine Lagneau est chargé de mission Agriculture urbaine et membre de collectifs intervenant sur la végétalisation de la ville et l’alimentation.
Marc Barra est écologue et chercheur en prospective sur la transition écologique de l’économie.
Gilles Lecuir est spécialiste en communication publique et responsable du pôle Forum des acteurs de Natureparif.
Tous trois travaillent à Natureparif, l’Agence pour la Nature et la biodiversité en Île-de-France, autour de l’adaptation des villes au changement climatique, la nature en ville, l’agriculture urbaine et la transition écologique.

« Agriculture urbaine, vers une réconciliation ville-nature », sous la direction d’Antoine Lagneau, Marc barra et Gilles Lecuir – Natureparif – Le Passager Clandestin – 18€

Signez pour Le Pari(s) de l’agriculture urbaine !

Fin 2014, plusieurs acteurs engagés dans l’agriculture urbaine (Vergers Urbains, Babylone, Quartiers en Transition, Graine de Jardins et La Générale), des habitants, des associations, des porteurs de projet, des urbanistes, des architectes, des élus… se sont retrouvés ensemble pour imaginer « Le Paris de l’agriculture urbaine ».

Nous proposons 8 grandes mesures que nous déposerons dans le cadre de la consultation publique sur la modification du Plan local d’urbanisme parisien qui se termine le 10 juillet 2015. Si vous souhaitez développer l’agriculture urbaine à Paris et ailleurs, soutenez nous en signant la pétition en ligne : http://parisagricultureurbaine.wesign.it/fr

Le Mémoire sera présenté en détail mercredi 1er juillet à 18h à l’occasion des Ateliers de l’agriculture urbaine et de la biodiversité lors de la soirée de clôture à La Générale, 14 avenue Parmentier dans le 11ème arrondissement.

Les mesures proposées :
1 : pour définir l’agriculture urbaine au sein du Plan Local d’Urbanisme
2 : pour préserver les sites d’agriculture urbaine existants
3 : pour une approche spatiale de protection et de développement de l’agriculture urbaine
4 : pour affirmer l’intérêt collectif des constructions liées à l’agriculture urbaine
5 : pour une valorisation écologique de l’agriculture urbaine
6 : pour une valorisation sociale des espaces d’agriculture urbaine créés
7 : pour permettre le développement de l’agriculture urbaine sur toit
8 : pour une mise en œuvre des outils favorables au développement de l’agriculture urbaine

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Paris sous les fraises, installation de l’Association française de culture hors sol sur les toits des Galeries Lafayette

Le Pari(s) de l’agriculture urbaine

Longtemps cantonnée à la sphère du loisir, parfois regardée avec dédain par les uns ou tout simplement ignorée par les autres,l’agriculture urbaine est aujourd’hui devenue un enjeu aussi bien économique, environnemental, social  que politique ; comme nous le voyons aujourd’hui à Paris. Conscient de cette accélération du temps et répondant fin 2014 à l’appel initié par plusieurs acteurs engagés dans ce mouvement (Vergers Urbains, Babylone, Quartiers en Transition, Graine de Jardins et La Générale), des habitants, des associations, des porteurs de projet, des urbanistes, des architectes… se sont retrouvés ensemble pour imaginer « Le Paris de l’agriculture urbaine ». Lire la suite Signez pour Le Pari(s) de l’agriculture urbaine !

« Multiplier les alternatives locales pour étouffer le système néolibéral »

A quelques mois de la fameuse COP 21 à Paris, Silence ! consacre son numéro de juin à ce grand rendez-vous international politico-médiatique sur le climat destiné à amuser la galerie et à chloroformer l’opinion publique. Intitulé « Sauver le Climat par le bas », le mensuel donne la parole à celles et ceux engagés sur le sujet à l’image de Jonathan Palais d’Alternatiba, de Geneviève Azam d’ATTAC, de Melusine Desrivières qui milite dans les Camps Action Climat et bien d’autres encore. Quartiers en Transition a aussi été interrogé et le texte ci-dessous reproduit l’intégralité de cette interview.

Silence ! : Pour limiter notre impact global sur le climat, les actions individuelles de simplicité volontaire et de consommation responsable sont nécessaires. L’organisation collective à l’échelle locale, qu’elle soit d’origine citoyenne ou communale, est également importante. Mais il semble que ces deux types d’actions cumulés restent insuffisants pour relever le défi climatique global. Est-on pour autant condamnés à s’en remettre à des négociations mettant notre destin commun dans les mains de dirigeants politiques qui ont clairement d’autres priorités que le climat ?

Antoine Lagneau (Quartiers en Transition) : Il n’y a sans doute pas une seule réponse possible pour déterminer le meilleur type de stratégie à mener afin de tenter d’enrayer l’impact inéluctable du changement climatique. De ce point de vue, l’émergence au Royaume-Uni du mouvement des villes en transition en 2007-2008 a constitué le phénomène le plus novateur depuis plusieurs années sur le front des luttes climatiques.

Pour autant, et on le voit aujourd’hui, sa capacité à influer sur les prises de décisions politiques est limitée. L’une des grandes réussites de ce mouvement est d’avoir permis de déclencher un passage à l’action à la fois individuel et collectif chez des individus qui auparavant n’auraient peut être pas osés franchir le pas. Pour cela, Hopkins a compris qu’il fallait éviter tout esprit partisan, toute ligne de fractures politiques en ne retenant que la volonté d’être dans la production d’actes concrets et de travailler avec toutes celles et ceux prêt à agir dans ce cadre. Le pari de ce mouvement était de réussir à l’échelle communale, à inventer un nouveau dialogue entre habitants et élus, basé sur un objectif commun, de biens communs pourrait-on dire. Malheureusement, ce pari semble loin d’être gagné même si dans des petites villes, il y a parfois des réelles avancées.

Mais la question de l’échelle et surtout de la volonté politique parait être un double obstacle infranchissable sur lequel se fracasse pour le moment la lutte climatique. J’ai la même analyse pour Alternatiba qui pourtant est là aussi une dynamique intéressante, notamment par ses modes d’action et cette volonté d’être trans-partisan.

Incontestablement, ce positionnement permet à ces mouvements de se propager bien plus rapidement avec des pratiques qui se situent moins dans l’opposition que dans la construction. Il n’en reste pas moins que le constat est pour le moment toujours le même, la traduction politique peine à se faire sentir. C’est l’aspect paradoxal de ce bouillonnement d’alternatives citoyennes, vouloir dépasser les clivages politiques mais continue à se heurter à la politique politicienne.

Il est nécessaire d‘avancer sans trop regarder du côté des appareils politiques

Cela démontre bien qu’il n’y a malheureusement pas grand chose à attendre de côté-là, surtout au niveau national ou international où les intérêts économiques priment sur tout autre chose. Cela est un peu moins vrai localement ou régionalement, il faut donc regarder dans  cette direction tout en sachant que les luttes et les alternatives locales sont un travail de longue haleine.

Mais la stratégie de l’encerclement peut finir par payer, en construisant des proximités d’idées avec certainEs éluE , notamment écologistes ou décroissants, et en pariant sur la contagion par le bas de cette dynamique.

Je ne crois donc pas que l’on soit condamné à s’en remettre à ces grand messe qui réunissent le gotha politico économique du monde entier, bien au contraire, je crois juste qu’il est nécessaire d‘avancer sans trop regarder du côté des appareils politiques.

L’autre difficulté qui est également un paradoxe de ces mouvements, est qu’à vouloir être dans un certain sens totalement apolitique, ils prennent le risque de devenir un fourre tout faisant le lit d’idéologies nauséabondes, nationalistes et identitaires. Ces groupuscules ont d’ailleurs réussi à quelques reprises à prendre pied dans quelques mouvements alternatifs locaux et il y a là un danger bien réel.
S’il est donc important de préserver cette ouverture d’esprit propre à la transition ou Alternatiba, il me semble aussi important de construire une forme de bouclier politique en mettant en avant des idéaux humanistes et foncièrement libertaires, où l’horizontalité des décisions reste la règle.

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Silence ! : Les négociations préparatoires de Genève de février 2015, en amont de la Cop 21 de décembre 2015 à Paris, permettent-elles d’espérer des décisions politiques réellement à la hauteur du défi climatique (moins de 2°, moins de 350 ppm) ?

Antoine Lagneau (Quartiers en Transition) : Je n’attends strictement plus rien des négociations internationales. Genève a une nouvelle fois démontré que les puissances occidentales n’entendaient absolument pas remettre en cause leur sacro saint mantra : la croissance. Tout le reste n’est qu’habillage et novlangue diplomatique où l’on fait systématiquement croire que les discussions on été une réussite. Or, les accords ne sont jamais contraignants et permettent  donc à chacun de préserver ses intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général. Lire la suite « Multiplier les alternatives locales pour étouffer le système néolibéral »